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silfaxbis
18 janvier 2006

pour juliette

Luchino Visconti est un grand représentant du cinéma Italien d’après guerre. Créateur complet, il réalisa de nombreux chefs-d’œuvre comme Senso en 1954 ou Les Damnés en 1969, et tourna également son œuvre vers le théâtre. Lecteur assidu de Thomas Mann, il en adopta la nouvelle  La mort à Venise  au cinéma en 1971.

Né le 2 novembre 1906 à Milan, Luchino Visconti grandit dans le milieu de la haute aristocratie Milanaise : il est le quatrième enfant de Carla Erba et de Don Guiseppe Visconti, riche descendant de la famille des Viconti de Modrone, qui a régné pendant près de 200 ans sur Milan. La famille possède notamment un palais à Milan et une villa sur les bords du lac de Côme. Le jeune Luchino Visconti est très vite habitué à assister à des représentations de théâtre et d’opéra à la Scala de Milan, ou la famille possède une loge particulière.

Il reçoit une éducation religieuse très stricte, qui laisse cependant la place à la pratique des Arts. Il pratique le violoncelle à un excellent niveau et monte chez lui, avec ses frères et sœurs, des pièces de théâtre. Après avoir essayé de tourner un film en amateur en 1934, il fait un voyage en France ou il va réellement se passionner pour le cinéma. Il découvre les films de Jean Renoir dont il est l’assistant pour le tournage du film Une partie de campagne. Ce poste lui permet de bien se familiariser avec les composantes d’un tournage, comme le son, la lumière… ce qui lui permet d’acquérir une grande maîtrise des problèmes techniques.

Après la réalisation de nombreux films (voir sa

filmographie

), Visconti est victime d’une attaque cérébrale en 1973, puis chute dans son appartement en 1975. Presque entièrement paralysé, il réalise un dernier film, L’innocent, avant de mourir à Rome le 17 mars 1976.

Un réalisateur politiquement engagé

A travers son œuvre, Luchino Visconti se retrouve confronté à un paradoxe : " Sa vie et ses origines le poussent à partager les déboires et les batailles perdues de sa classe [aristocratique] ", explique Tomaso Chiaretti. Nous allons voir qu’en même temps, " sa culture et ses sympathies d’homme politiquement engagé le poussent par raison à militer dans l’autre camp ".

En 1933, Visconti part en voyage en Allemagne. Il en revient positivement impressionné par le régime Nazi. Puis, en France, aux côtés de Jean Renoir, il assiste aux événements du front populaire et se rapproche des idées de gauche. Il prend alors conscience de la réalité du fascisme en Allemagne et en Italie : " A ce moment, j'ai vraiment ouvert les yeux, je venais d'un pays fasciste où il était impossible de rien savoir, de rien lire, de rien connaître, ni d'avoir des expériences personnelles ". Dès 1940 il participe à la rédaction de la revue Cinéma, avec des intellectuels antifascistes proches du parti communiste.

Visconti réalise son premier vrai film en 1942 : il s’agit d’Ossessione, (en français : Les amants diaboliques), adaptation d’un roman noir d’un écrivain américain, James M. Cain. Ce film marque les débuts d’un courant artistique qui va marquer l’époque : le néoréalisme. La principale caractéristique de ce courant est de présenter la réalité telle qu’elle est, en romançant en quelque sorte la " vraie vie ". On cherche à souligner l’aspect inédit du quotidien. Ossessione présente en effet une Italie vraie, habitée par le chômage, la misère et opprimée par une police arbitraire, sur fond d’histoire de passion, de trahison et de mort. Marqué par la censure, le film témoigne d’un admirable courage politique de la part de Visconti.

A partir de 1943, Visconti participe activement à la résistance italienne contre le fascisme ébranlé. Il est arrêté par la Gestapo, puis libéré à la fin de la guerre. Il se tourne alors vers le théâtre, mettant en scène la pièce Les parents terribles de Jean Cocteau. En 1946, il filme l’arrestation et l’exécution du chef de la police de Rome pour un documentaire de propagande antifasciste. Puis en 1947, il réalise son deuxième long métrage : il s’agit d’un documentaire social sur les pêcheurs siciliens, La terre tremble. La critique lui reproche d’y avoir donné une image trop défavorable à l’Italie : il y dénonce la misère des coins reculés de l’Italie du Sud.

Un artiste qui évolue : du néoréalisme au perfectionnisme

De 1969 à 1973, il réalise sa " trilogie Allemande " comprenant Les Damnés, Mort à Venise et Ludwig. Cette trilogie analyse l’histoire de l’Allemagne de 1850 à 1933. Les damnés décrit avec force et cruauté la monté du nazisme et la décadence d’une grande famille d’industriels allemands. Mort à Venise dresse le tableau d’une époque finissante, et se rattache à plusieurs thèmes prisés par Visconti, dont ceux des conflits internes de l’individu, de la conception de l’Art ou de la fascination de la mort. Dans ces trois films, parmi les derniers de sa carrière, Visconti se montre le " minutieux organisateur des reconstitutions historiques les plus sophistiquées. " Dick Bogarde, acteur, a dit de lui : " Il n’est pas perfectionniste, il est miniaturiste ". Il est en effet obsédé par les détails, très exigeant et très autoritaire lors des tournages.

Luchino Visconti, réalisateur de Mort à Venise : Genèse d’un film

(intro)

C’est par fascination pour les romans de Thomas Mann que Visconti en vient à adapter Mort à Venise au cinéma. Le roman est jugé trop littéraire, et de fait, non adaptable au grand-écran. Cependant, Visconti est persuadé du contraire. Il s’allie avec un scénariste, Nicola Badalucco, qui avait déjà écrit le scénario des Damnés. D’après ce dernier, la Mort à Venise est un roman difficile, car il ne parle pas d’événements : il traite de suggestions, d’idées, de réflexions. Difficile de faire un film à partir des longs monologues du personnage principal sur l’esthétique. Visconti et Badalucco ont réfléchi durant 6 mois sur la façon dont le film serait tourné.

Si certaines scènes du livre ont été méticuleusement respectées, le réalisateur et le scénariste ont pris des libertés par rapport au texte de Mann.

Le personnage d’Aschenbach

On leur a reproché d’avoir " altéré " un personnage de Mann : Gustav d’Aschenbach, écrivain à l’origine, est transformé en musicien. En réalité, cela fait écho à un personnage, Luverkuhn, venant d’une autre nouvelle de Mann, Le docteur Faustus. De ce roman est également tiré un personnage, celui d’Alfred, ajouté à l’histoire originale, et qui s’entretient avec Aschenbach lors de flash-backs. ( + revenir a la source avec mahler et la musique + alfred et schonberg ami et rival de mahler) (+ recreer une psychologie pour le personnage : solitaire/ femme, fille morte du typhus)

Ce sont donc deux nouvelles, et non pas une, qui sont à l’origine du film.

Les decors

Les décors sont minutieusement reconstitués par le cinéaste. L’hôtel des bains, ou se déroule une partie de l’histoire, était, avant le tournage, totalement abandonné. Visconti le fait entièrement restaurer afin de lui redonner l’allure du début du XXème siècle. Il se promène dans Venise pour retrouver la ville telle qu’elle l’était à l’époque de Thomas Mann. Dans les rues, chaque détail compte pour reconstituer l’atmosphère de la ville contaminée par l’épidémie de choléra.

Les acteurs

Le choix des acteurs a également été consciencieux. Le jeune acteur interprétant le personnage de Tadzio, Bjorn Andresen, est le résultat de longues recherches que Visconti a réalisé en Suède et en Finlande, dans des écoles et des gymnases. Cette démarche a donné naissance à un court métrage intitulé " A la recherche de Tadzio ".

Bibliographie

- Sites :

http://emmanuel.denis.free.fr/visconti.html
Visconti confirme son évolution cinématographique en 1954 avec Senso : c’est sa première reconstitution historique. Adoptant une démarche opposée à celle du néoréalisme, il déploie dans ce drame du XIXème siècle une mise en scène fastueuse, rejoignant ainsi théâtre et cinéma. Son propos devient moins politique, plus introspectif. Il accorde à présent beaucoup d’importance à l’esthétisme, au jeu des acteurs. Il rentre en 1958 à la Scala ou il met en scène de nombreux opéras. Son approche théâtrale, à l’opposé de celle cinématographique, se simplifie de plus en plus.

http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=146

http://www.arte-tv.com/fr/cinema-fiction/Luchino_20Visconti/406310,CmC=348928.html

 

- encyclopédie en ligne :

www.wikipedia.fr

(articles : néoréalisme / Visconti)

- Encyclopédia universalis, article sur Visconti.

- La Venise de Visconti

, reportage, par

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